Avec le Covid-19, quelle place pour l’urgence climatique ?

On en a peu entendu parlé :  le 21 avril 2020 dernier, un décret a validé la nouvelle PPE – Programmation pluriannuelle de l’énergie –  sur 2019 – 2028.  Un programme ambitieux avec une batterie de mesures  pour atteindre les  objectifs de la loi Energie et climat de novembre 2019 :

  • baisse de 50% de la consommation d’énergie entre 2012 et 2050
  • baisse de 40% de la consommation d’énergie fossile entre 2012 et 2030
  • atteindre en 2030, une part de 33% de renouvelable dans le consommation finale d’énergie
  • réduite la part du nucléaire de 50% dans la production d’électricité d’ici 2035

Certains peuvent s’étonner de la parution de ce décret en pleine crise sanitaire mais pour Philippe Geiger, adjoint à la directrice de l’énergie Sophie Mourlon (DGEC) au Ministère de la Transition écologique et solidaire, lors d’un webinaire du 27 avril  sur la PPE:

 « c’est bien la preuve que cette pandémie n’efface pas l’urgence climatique ».

Les deux piliers de la stratégie française

Cette PPE, en préparation depuis 2017, est d’ailleurs un des deux piliers de la stratégie française en matière de transition énergétique. Elle est complémentaire à la nouvelle Stratégie nationale bas carbone, SNBC, qui propose un chemin à long terme pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Ca concerne tout le monde  : les entreprises, collectivités, associations, mais aussi les particuliers. Les impacts sociaux et économiques seront importants : remplacement de 1 million de chaudières au fioul ; installation de 100 000 bornes de recharges publiques pour les véhicules électriques, fin des ventes en 2040 de véhicules neufs particuliers ou utilitaires légers à énergie fossile, levée des freins pour développer les projets solaires …

 

Quid de l’agenda international ?

Le Covid-19 aura eu raison des grands forums de la transition énergétique – dont la Cop26 sur le climat au Royaume-Uni, le Congrès mondial pour la nature à Marseille et la Cop 15 sur la biodiversité en Chine – tous reportés en 2021. Et nombreux sont ceux qui craignent un changement de l’ordre prioritaire des états, en défaveur des enjeux environnementaux,  de par le ralentissement économique.

Mais certains experts,  comme Sébastien Treyer, Directeur général de l’Iddri, Institut de recherche sur le développement durable, regardent la bouteille à moitié pleine, comme lors de ce webinaire du 30 avril 2020 « Quel agenda international pour le climat et la biodiversité dans la relance post Covid-19 ? » :

 » L’année 2020 est marquée par le lancement du Green Deal européen, de nouvelles mesures en Chine pour réduire le charbon, et les résultats des futurs élections américaines. Cela devrait influencer les prochains grands rendez-vous internationaux environnementaux. »

Sans compter que la crise du Covid a entraîné une réorganisation radicale du travail, une relocalisation rapide de la production et des achats … autant de nouvelles expériences qui peuvent nourrir les réflexions de demain pour innover et être plus ambitieux.


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