
Quelques heures après le clap de fin de ce rendez-vous mondial pour le climat ce dimanche 15 décembre, certains la comparent à un grand corps malade. La faiblesse de la déclaration finale, présentée avec 42h de retard (du jamais vu), révèle la force des pays pollueurs (USA, Brésil, Australie, Inde …) à limiter l’ambition climatique. L’accord sur l’encadrement des marchés carbones a été repoussé à 2020 (l’article 6 de l’Accord de Paris). Seuls 80 pays (soit 10% des gaz à effet de serre) sur les 187 signataires de l’Accord de Paris ont annoncé vouloir renforcer leurs efforts dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais aucune feuille de route claire avec un calendrier n’a été proposé. Ni même de nouveaux financements pour les pays vulnérables. Les ONG comme Action Climat regrettent durant cette négociation que « la France, représentée qu’une seule journée au niveau ministériel, n’a pas joué son rôle de gardienne de l’Accord de Paris. »

Mais …
Mais le paradoxe de cette COP, c’est l’Europe qui veut s’afficher comme un futur leader de l’ambition climatique. L’annonce du Green Deal européen durant la COP, avec un budget de 100 milliards par an, a été salué positivement par les experts climats. La mobilisation des jeunes sur place, avec la venue de Greta Thunberg, a poussé les leaders politiques dans leurs retranchements. Elle a montré le besoin d’avoir des leaders charismatiques et plus de dialogue intergénerationnel sur le climat. Enfin, les entreprises, villes et régions ne se sont jamais autant mobilisées avec de nouveaux projets, et ce sans attendre l’avancée étatique. 14 régions, 398 villes et 786 entreprises ont promis d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 (Alliance pour une ambition climatique). Une fois de plus, les acteurs non-étatiques montrent l’exemple. Rendez-vous à Glasgow au Royaume-Uni en 2020 pour le COP26.