
La COP23 commence ce lundi 6 novembre. Les chiffres sont impressionnants :
- 196 pays présents
- 30 000 participants
- 2000 journalistes
- Budget organisationnel : 170 millions d’euros
Cette 23ème conférence de l’ONU sur les changements climatiques se tient du 6 au 17 novembre 2017. Elle est présidée par les Iles Fidji. Du à leur territoire petit et éloigné, elle se passe à Bonn en Allemagne, la ville du secrétariat de l’ONU sur les questions du climat. Lors de la COP21, avait été ratifié l’Accord de Paris, le plus gros traité de l’ONU quasi-universel (seuls la Syrie et les USA ne l’ont pas signé). Il a fixé l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C alors qu’actuellement, on se dirige vers un réchauffement catastrophique de 3°C. Aujourd’hui, il s’agit de mettre en oeuvre ce traité.
« Pour avoir les chinois et les indiens dans le coup, on peut dire que l’accord de Paris fonctionne assez bien. C’est un grand succès international qu’il faut aujourd’hui transformer. »

souligne Antoine Bondelle, ingénieur E&E Consultant dans le Nord, Administrateur de l’ONG Réseau Action Climat, qui n’a pas raté une COP depuis 23 ans.
Des objectifs techniques
On dit cette COP très technique. Elle n’est d’ailleurs pas ouverte au grand public. Son accès est limité aux états et aux représentants de la société civile : ONG, entreprises, syndicats, associations, peuples autochtones, collectivités …Mais elle est également politique selon Lucile Dufour de l’ONG Réseau Action Climat :
« Les pays vont préparer à Bonn la future COP24 de Pologne. En 2018, les états sont censés présenter leurs feuilles de route (les INDC Intended Nationally Determined ou contributions décidées au niveau national). Elles présenteront les efforts déjà réalisés et ceux à venir avec un budget alloué. C’est le fameux dialogue de facilitation.»
Tout l’enjeu est d’atteindre l’objectif Zéro Gaz à Effet de Serre (GES) en 2050. Les états vont travailler également sur la mise en place de règles afin de vérifier les efforts de chacun, avec un principe de non-régression : ceux qui s’engagent, ne peuvent pas faire moins que l’année suivante. Toutes ces négociations se font bien sûr sous la pression de la société civile, qui rencontre régulièrement les négociateurs durant ces 15 jours.
Convaincre 90% de la population à agir
On attend beaucoup de cette COP23 car aujourd’hui, il faut accélérer le mouvement, et ce d’autant plus qu’il reste encore beaucoup de monde à convaincre.

Hervé Pignon, directeur régional de l’ADEME des Hauts-de-FRance (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) tient à rappeler le calendrier à venir :
«L’objectif est la stabilisation des GES d’ici 2030 et leur division par deux (par 4 pour les pays riches comme la France, c’est le facteur 4) d’ici 2050, si on ne veut pas perdre le contrôle du climat, Aujourd’hui, toute la population est sensibilisée à cette problématique. Mais seule 10% d’entre elle passe à l’action. Il reste à convaincre les 90% restants à agir »
en changeant notre façon de nous déplacer, consommer, travailler, produire…