
J’ai participé à un débat « Le traitement de l’information des thématiques environnementales est-il à la hauteur des enjeux ? » organisé par le Club de la presse des Hauts de France le 23 mars 2023, en tant que responsable du magazine radio hebdomadaire Commune Planète Hauts de France dédié à l’écologie intégrale sur RCF Hauts de France (97,1).
Média spécialisés et généralistes
J’étais aux côté de Samuel Duhamel, responsable du bureau de M6 Lille (plus de 60 heures de programmes d’information et de divertissements en lien avec l’environnement dans les différentes antennes du Groupe M6 : M6, W9, Téva, Paris Première, Gulli, RTL, 6play…) et Loup Espargilière fondateur du média digital indépendant Vert basé à Paris (newsletter quotidienne qui raconte tout ce qu’il ne faut pas louper sur l’écologie, avec des articles courts et simples, des brèves, des infographies et des vidéos). La représentante de l’Agence de l’eau Artois-Picardie, Isabelle Matykowski, experte en environnement, était également présente, pour nous partager l’état des relations entre institutions spécialisés dans l’écologie et journalistes.

Electrochoc
Loup Espargilière, en tant que co-rédacteur de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, a rappelé l’histoire de cette initiative lancée en septembre 2022. Elle a été signée par plus de 1750 journalistes et rédactions. J’ai pu témoigner aux côté de Samuel Duhamel combien cette initiative a été un vrai électrochoc pour certains, car elle apporte un cadre exigeant dans le traitement médiatique de la transition écologique : être plus pédagogique, renforcer l’investigation, faire attention aux images véhiculées, cultiver la coopération entre journalistes, traiter le sujet de façon transversale … Même si pour l’un et l’autre, nous constatons que le temps et les moyens alloués pour traiter au mieux de cette problématique dans des médias généralistes ne sont jamais suffisants. De son côté, Isabelle Matykowski regrette que les différentes initiatives menées par l’Agence de l’eau ne soient pas assez médiatisés.
Changements à plus de 50%
Et depuis la parution de la charte, nos pratiques journalistiques ont-elles changé ? Selon un sondage réalisé par les fondateurs de la Charte auprès des signataires en mars 2023, ce document a modifié la pratique professionnelle chez 28% d’entre eux et est venu conforter certaines pratiques déjà installées chez 24% d’entre eux, avec l’envie de faire encore mieux. Samuel Duhamel constate que dans un grand groupe comme M6, si les rédacteurs en chef ont du mal à faire évoluer les usages, ils sont de plus en plus soumis à la pression des journalistes mais aussi des actionnaires convaincus par la démarche. Pour ma part, cette Charte m’a incitée à me former toujours plus, pour sortir des sujets « marronniers » et élargir le réseau d’experts. Mais la Charte n’a rien changé pour 48% des signataires, qu’ils soient déjà engagés dans la démarche ou pas.
=> Pour aller plus loin, retrouvez Anne-Sophie Novel, journaliste et co-rédactrice de la Charte dans mon podcast « Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence climatique : quel impact ? » sur RCF Hauts de France du 6 avril 2023.