
Quand on n’est pas du milieu, on ne soupçonne pas l’opacité d’un tel marché : celui des terres agricoles, surtout dans le Nord.
C’est un vrai problème de trouver quelques hectares à acheter, surtout pour ceux qui n’ont pas d’héritage familial agricole. Sans parler de la pression foncière, des dessous-de-tables qui font grimper les prix et de la concurrence belge qui vient investir les terres nordistes, jugées moins chères que celles de l’autre côté de la frontière.
D’où l’initiative unique en France de la Métropole Européenne de Lille (MEL) de louer du foncier public à des porteurs de projets agricoles. La Zone maraîchère et horticole de Wavrin vient d’être inaugurée le 7 septembre dernier.

Bio à 100%
7 agriculteurs sélectionnés se partagent ainsi 47 hectares pour ne faire que du bio. Chacun a son exploitation mais ils sont regroupés dans une asso « La voix des champs bio des Weppes ». La métropole leur loue les terrains et le bâtiment agricole. A eux ensuite de s’organiser pour mutualiser leurs besoins en matériel et le développement des réseaux de distribution (auprès du MIN, de coopératives, particuliers, restaurants …). Ce dernier point est fondamental. Car si cette zone publique agricole résout l’accès à la terre, elle ne résout pas la rentabilité du projet. Aujourd’hui, ces porteurs de projets agricoles, aussi motivés soient-ils, n’arrivent pas à se rémunérer. Ils espèrent toucher le SMIC d’ici quelques années. En cause : la faiblesse des circuits de distribution du bio
Du côté de la MEL, ce projet (3 millions d’euros de budget) répond à une stratégie globale de développer une nouvelle stratégie agricole et alimentaire locale. Elle compte développer ce modèle dans d’autres communes.